Brave Hearts… Honte à la Société … 6ème et dernier Episode
Une nouvelle forme de vie commença pour la joyeuse et studieuse lycéenne. La honte de ses parents fut totale et leur châtiment dévastateur. Ils ne lui adressèrent plus la parole et ils abolirent tous ses droits de demander, de suggérer et de choisir. L’idée qu’elle était morte aux yeux de la société faisait accepter à Sofia cette prison à laquelle ses parents la condamnèrent, le deuil de sa fille devint son unique forme de liberté. Sofia fut psychologiquement détruite.
Son crime? Avoir refuser de faire comme toutes les autres; ces milliers d’élèves, d’étudiantes universitaires, de filles de bonnes familles et bien éduquées… dont la réputation et la dignité resteront à jamais intouchables; qui pour se préserver cette belle image au sein d’une société hypocrite vont taire leurs cris de jouissances et petites bêtises par un Avortement. Sofia voulu sauvé une vie… La société en étouffa deux…
Trouver un employeur pour Hafida ne fut pas une tâche facile et elle ne fit acceptée dans une pâtisserie de la ville que par charité.
L’association de protection des mères en difficultés, façon hypocrite de dire « des Mères Célibataires », lui trouva aussi une chambre qu’elle loua dans une maison dans le même quartier. Toutes les locatrices étaient des ex-résidentes du foyer qui travaillaient comme ouvrières dans des usines, des femmes de ménage, des assistantes de couturiers, des cuisinières…
La majorité de Hafida voulait dire faire face à une société cruelle et vicieuse où la mère célibataire est synonyme de pute, classé par défaut en bas de l’échelle et déshumanisée. C’était aussi la condamnation de Karim et Yassir à l’unique appellation : Fils de Péché (wlad L’Hram).
Le fait que Hafida ait été violée par son père ne fait qu’empirer sa situation et c’est surtout sa progéniture qui en paye le prix; réduits au tabou; ils sont devenus une source de dégoût, never matters how cute, inteligent and loving they could be.
Hafida, comme ses collocatrices sont constamment en butte aux humiliations de toutes sortes et aux agressions physiques et sexuelles, les moins fortes retrouvent ou dérivent vers le chemin de la marchandisation de leurs corps où en plus de l’humiliation et de la déshumanisation elles avaient de quoi se payer de quoi se nourrir, où se loger ainsi que de quoi faire vivre leurs enfants pour lesquels en principe elles se tapent toute cette misère.
Hafida, faisant partie des plus fortes, elle continue son parcours de combattant à reconstruire sa vie dans une société qui la marginalise, la juge, qui détruit ses enfants et qui les condamne à l’échec.
Leila eut beaucoup de chance grâce à son éducation, à son parcours académique et professionnel ainsi qu’à sa sociabilité. Adam n’aura certainement pas moins de mérite que sa mère. Quelle merveilleuse offrande de leur société d’origine au nouveau monde!
Menée par une déception parsemée d’amertume, Leila refuse tout contact avec une société où l’homme est tyran et la femme un être totalement soumis et silencieux. Où l’image d’une mère est celle d’une complice volontaire.
Hanaa ne fréquente pas les endroits chauds de la ville, elle ne se fait pas draguer sur les lieux publics et elle ne sort même pas. Elle ne fait qu’attendre le signal de sa proxénète qui s’occupe de toute organisation. C’est une quinquagénaire d’origine (bla machakil), Kabira, qui initia Hnya à cette branche de luxe de l’industrie du voyage et du sexe après une rencontre dans un Hammam. Elle se charge de trouver les clients et de fixer les prix sur lesquels elle touche une bonne commission.
Quand tel diplomate arabe ou tel prince de pétrole oriental organise une soirée ou à besoin de compagnie, Kabira se charge d’inscrire Hanaa au menu des réjouissances. Cette dernière en enrichie ses voyages au Riad, à Paris, à Londres ou à Vegas…
Fin
Nadia BETTAR